top of page

La véritable cause des diminutions de retombées économiques du secteur forestier


Site industriel du Groupe Boisaco à Sacré-Coeur


Lettre d'opinion - 7 novembre 2024


Dans le vaste univers des produits fabriqués grâce à la mise en valeur du bois, un seul créneau a connu un déclin structurel depuis le début des années 2000 : le monde des papiers d’impression. L’ère du numérique a en effet provoqué une diminution majeure de l’usage de certains papiers comme par exemple le papier journal. Tous les autres produits découlant de la mise en valeur du bois continuent d’être en croissance, bien qu’ils connaissent des variations cycliques comme la plupart des autres produits. Parmi eux, on retrouve les matériaux de construction, de manutention, les cartons d’emballage et alimentaires, les différents types de panneaux (OSB, MDF, HDF…) ainsi que les différents types de produits reliés à l’énergie verte et à la production de bio-carbone. On ne peut qu’être satisfaits de cette croissance puisque de nombreux produits dérivés de la transformation du bois que l’on utilise au quotidien se substituent à l’usage de matériaux polluants comme le béton, l’acier ou encore le plastique.


Au cours de vingt dernières années, le secteur de la mise en valeur du bois a cependant bel et bien connu une décroissance importante. Cette dernière découle des importantes diminutions de la possibilité forestière instaurées par le gouvernement du Québec. En vingt ans, la possibilité forestière du Québec a en effet diminué approximativement du tiers de ce qu’elle était auparavant. D’où l’importante diminution des retombées découlant du secteur forestier québécois. Ces baisses de possibilité s’expliquent par l’ajout de nombreuses contraintes qui ont impacté négativement le calcul de la possibilité forestière durant toute cette période. En ce qui a trait aux dépenses de l’état, rappelons qu’avec la mise en place du régime forestier de 2013, le Ministère des Ressources naturelles et des Forêts a connu une forte expansion puisqu’il a pris la gestion de tâches autrefois déléguées aux entreprises, augmentant par le fait même les enveloppes de fonctionnement requises.


Si l’on souhaite calculer avec rigueur les retombées économiques du secteur forestier, il est important d’analyser les revenus de l’état provenant des déclarations de revenus des entreprises privées sur les 25 dernières années afin de pouvoir mieux apprécier les variations cycliques. Toutefois, si l’on veut mettre l’emphase sur des années précises, il serait intéressant d’étudier les retombées enregistrées en 2020, 2021 et 2022, qui ont été des années très favorables, en comparaison avec les possibilités forestières lors de ces mêmes années, qui étaient beaucoup plus basses qu’au début des années 2000.


Il est important de prendre également en considération toutes les recettes fiscales et parafiscales, provinciales et fédérales, découlant de tous les emplois directs engendrés par l’ensemble du secteur de la mise en valeur du bois, partant de la récolte, de la voirie et du transport, en passant par tous les types de transformations et le transport des produits, et en intégrant tous les travaux réalisés a posteriori, comme par exemple les travaux sylvicoles. Voilà comment nous pourrions vraiment prendre la pleine mesure de toutes les retombées engendrées et ce, en plus du fait que tous les travailleurs du secteur forestier gagnent dignement leurs vies, font vivre leur famille et assurent la vitalité socio-économique de toutes les communautés forestières qui vivent et dépendent de la forêt.


Bien que la mise en valeur du bois engendre possiblement moins de retombées qu’au début des années 2000, en raison particulièrement des importantes baisses de la possibilité forestière, notre secteur d’activité continue d’occuper une place prépondérante dans la vitalité socio-économique du Québec, en plus de fournir des produits essentiels et incontournables dans l’atteinte de nos cibles de réduction de GES. Au même titre que l’eau, qui permet de produire de l’énergie hydroélectrique et qui contribue à la transition énergétique, le bois est une ressource naturelle renouvelable de premier ordre pour le Québec. De surcroit, l’aménagement durable des forêts est le seul outil à la disposition des humains pour accompagner nos forêts dans un contexte de changements climatiques. La mise en valeur du bois procure donc au Québec une position stratégique favorable pour le virage vert et ce, en autant qu’on en reconnaisse le formidable potentiel et qu’on arrête d’en dénigrer son utilisation.


Steeve St-Gelais

Président


André Gilbert ing.f.

Directeur général

bottom of page